c.v.
Félix Vayssade
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•2019-2020
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Quelque chose se plie et se déplie entre nous et le monde.

Quelque chose se plie et se déplie entre nous et le monde.
Ce quelque chose a fait que nous ne parlions plus de nous dans le monde.
Le monde était dehors.
Caché par la chose qui se pliait et se dépliait devant nos yeux.
On ne parlait plus non plus du monde sans nous.
Le monde ne pouvait exister sans nous.
Nous le regardions depuis nos yeux.
Il était là pour nos yeux.
Pour que nous le regardions.
Le rideau est resté bien en place.
Mais nous savons que le soleil brille dehors.
Quelque chose est occulté par des rides parallèles.
Les lamelles des nous s’entremêlent et le pli a lieu.
Un pli.
/
Puis d’autres.
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Les rimes adviennent de ces plis.
Le poème advient de ces rimes.
Ce store est un poème 100% aluminium.
Les rideaux sont des poèmes de tissu.
Ce store est un livre que l’on ouvre le matin et que l’on ferme le soir.
Les rideaux sont des livres que l’on ouvre le matin et que l’on ferme le soir.
Ces livres contiennent une histoire que l’on connait par cœur.
Une histoire que l’on raconte presque tous deux fois par jour.
Une histoire que l’on raconte une fois le matin et une fois le soir.
C’est cette histoire dans laquelle une chose est cachée.
Une chose qu’on ne veut pas voir.
Ou une chose de laquelle on ne veut pas être vu.
Cette histoire a fait que nous ne parlions plus de nous dans le monde.
Il y a eu un «/» entre nous et le monde nous/monde
nous/monde
monde / nous
nous / monde
monde / nous
nde / no
/
Les rides des visages se cachent derrière celles des stores.
Les rides des visages ont peur et regardent de loin.
Ce store est une paupière de plus pour celui qui regarde de loin.
Ce store est une paupière tatouée.
Les rideaux sont les paupières de nos maisons.
Les paupières sont des livres que l’on ouvre le matin et que l’on ferme le soir.
les rides se creusent.
Et les paupières se ferment.
le store descend.
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Store venitien, 60 x 130cm, aluminium Blanc.
Skin
Capture d'écran de "Skin ep1 - I'm happy to feel your presence again", 11min37sec.
"Skin ep2 - I only remember some of your caresses", 11min37sec, exposition "Desert Inn", Ateliers Bonus (Nantes).
"Skin" est une série de science-fiction en trois épisodes se déroulant dans un futur ou les êtres humains, de par leur co-évolution avec les images, auraient fusionnés avec elles.

"Il y a 40 000 ans, la main à touchée la paroie. Une petite partie de monde multipliée par 2.
Peau/pierre.
Possible début de l’impression de nôtre surface sur celle du reste du monde.
«J’aimerai quiconque entendra que je crie»
Besoin de l’autre.
La peau commune, la ressemblance. Le premier lien.
La matrice des images qui se nourri de ce lien.
«Toi qui es nommée toi qui es douée d’identité je t’aime d’un amour indéfini»
Multiplier le corps par 2, 3, 4, 10, 100, 1000. Sa traduction fait dériver sa forme. Lorsque la main négative à été faite, l’empreinte était le jumeau. Le jumeau à été laissé : il ne pouvait pas répondre au besoin d’autre qui l’avait appelé et fait venir. Il était seulement le même amputé de la chose dont il était le reflet.
«Tout s’écrase»
Depuis ce jour, la main négative souffre de l’absence de la main. Elle dit toujours la même chose. Elle dit le manques.
Retrouver ce qui l’a déposée, il y a maintenant très longtemps, sur la paroie. Faire de cette zone de contact peau/pierre un corps autonome.
Pour ne plus jamais manquer.
Pour être au complet.
Peau/pierre /
Viens me chercher la ou tu m’as déposé un jour, c’était il y a longtemps, nous avons bien changé, mais nous sommes toujours la même chose.
/"
Les parties entre guillemets sont extraites de «Les Mains Négatives», dans Le Navire Night, Le Mercure de France, 1979, Marguerite Duras
Installation vidéo "Skin", DNSEP, École des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire.
Livre maison
Le livre maison, installation et livret format A4, DNSEP, École des Beaux-Arts de Nantes Saint-Nazaire.
Une demi-maison blanche de 280 x 180 x 280 cm accompagnée d'un livret (demi-livret) de 16 pages. La demi-maison comprend deux posters et 4 ouvertures dont une entrée et trois fenêtres. Chacune de ces ouvertures est partiellement obstruée par un store ou par une vitre sur lesquelles des poèmes ou images sont imprimés. 

Le demi-livret, qui est fourni aux visiteurs, comme un livret de médiation, entretient différents rapports avec la demi-maison : il en finit certains des textes, il s'anamorphose avec elle, il est aussi régi par les mêmes lois métriques. 

Les mensurations de ces deux objets ont été choisies pour que l'homothétie soit toujours conservée entre les différents formats présents dans l'installation.

"Cette maison est un livre déplié.
Cette maison est la peau d’un corps anguleux.
Cette maison est en partie digérée par l’espace d’exposition.
Cette maison est une boîte dans une boîte.
Cet espace n’est qu’un agencement de surfaces.
On entre et on sort de cette maison par la même porte.
La magie y opère par conservation des proportions.
Les murs sont une forme idéalisée de contact.
Plier cette maison reviendrait à façonner un livre.
Cette maison est Ho.
Cette maison est une peau de plus.
On y entre comme un scalpel.
Cette maison est stable en plusieurs points.
Elle n’existe que par dépendance.
De manière totalement autonome.


Ce livre est une maison pliée.
Ce livre est un corps de peaux anguleuses.
Ce livre digère en partie une maison.
Ce livre est une boîte dans un livre.
Ces surfaces ne sont qu’un agencement de l’espace.
On entre et on sort de ce livre par la même porte.
La magie y opère par conservation des proportions.
Les pages sont une forme idéalisée de contact.
Les pages sont une forme idéalisée de contact.
Déplier ce livre revient à construire une maison.
Ce livre est Mo.
Ce livre est une peau de plus.
L’ouvrir est un acte de dissection.
Ce livre est stable en plusieurs points.
Il existe de manière autonome.
Dans un état de dépendance constant."