prints

Ce recueil de 34 images est le fruit du regroupement de deux collections.

La première collection est constituée de photographies prises sur les bordures d’une route de montagne dans la Drôme provençale en France. Cette route à été creusée à la dynamite. Certaines aspérités
de la pierre sont restées saillantes pouvant ainsi constituer une entrave à la bonne circulation des différents véhicules parcourants la route. La commune à donc décidée de signaler ces irrégularités de la roche aux automobilistes à l’aide d’une peinture blanche réfléchissante.

La deuxième collection est aussi constituée de photographies mais ces dernières on été prises dans la basilique de la Nativité de Bethléem. Cette basilique, construite à l’endroit ou Jésus est censé être né, cache une grotte en dessous de son architecture. Dans les aspérités de la roche de nombreux pèlerins viennent déposer des prières sous forme de petits papiers pliés. Les glissants dans les trous déjà existant ou grattant pour créer des espaces dans lesquels lover les prières.

«pierre/prière», le titre de cette édition, est une anagramme. Un glissement de sens, le glissement d’un mot dans un autre.

Cette édition est un livre mesurant 10 sur 14 centimètres
imprimés en quatre exemplaires. Il contient 88 photographies
des tirets demi-cadratin présents entre les dates de naissance et de mort sur les pierres tombales.

Dans l’acceptation que l’on en a, un interstice désigne sou- vent un moment d’inconfort, un moment transitif, c’est «avoir le cul entre deux chaises» . L’expression désigne le fait d’être tiraillé entre deux situations. Mais on pourrait la voir d’un point de vue totalement différent. Cette dé nition alternative ferait plus allu- sion à une attitude volontaire qu’au fait de subir. Décider d’avoir le cul entre deux chaises. Plus que décider, comprendre que l’on a et aura toujours le cul entre deux chaises. Se prêter à l’interstice, accepter le fait d’être autant un lieu de circulation qu’un corps circulant. D’être autant percevant que perçu. Autant a l’intérieur qu’a l’extérieur et peut-être même autant naissant que mourant.